12 May

Mongolie : l'arrivée

Publié par Jeanne & Cola - Catégories : #Mongolie

Arrivée en Mongolie / Avril 2014

On quitte la Russie le 15 avril : à Oulan-Oude, on prend place au petit matin à bord du bus pour Oulan-Bator (on a finalement abandonné l'option train, plus coûteuse et plus longue en raison de l'interminable attente à la frontière).

Si le passage des douanes est bien plus rapide en bus qu’en train, il n'en reste pas moins que les douaniers (russes surtout) ne sont pas là pour plaisanter. Après un premier contrôle des passeports au milieu de nulle part à 10 km de la frontière, puis un second contrôle en franchissant l’entrée du poste de douane, tout le monde descend du bus avec ses bagages pour un contrôle individuel des sacs, et des passeports (encore, des fois que…). Quand le douanier nous demande si on a plus de 10 000 $ sur nous, on a d'abord envie de lui répondre qu’on aimerait bien mais on se ravise : lui n’a pas l’air d’avoir envie de rigoler. Une fois sortis de là, nouveau contrôle des passeports avant de remonter dans le bus, puis une fois encore quand chacun a repris sa place à bord (on n'est jamais trop prudent). La douane russe franchie, le bus redémarre et avance de quelques mètres avant de s’arrêter au poste frontière mongole. Et rebelote pour le contrôle des passeports (trois fois) et des sacs. On en finit 1h30 plus tard, en se disant que l'espace Schengen, c'est quand même pas mal.

Quand le bus reprend sa route, nous voilà vite au milieu des steppes. Le paysage n'est pas très différent de ce qu'on a pu observer côté russe, sauf qu'il est désormais ponctué de yourtes disséminées ça et là, et de troupeaux d'animaux – chèvres, moutons, vaches et chevaux profitant tranquillement de l'herbe qui s'étend a perte de vue.

La grande différence depuis qu'on a franchi la frontière, c'est l'état de la route : ici, les nids de poule se multiplient et aboutissent parfois même a un arrachement complet de la chaussée sur certaines portions de route. Les automobilistes ne se laissent pas impressionner et délaissent la route au profit des champs voisins. Le bus ne pouvant quant à lui pas quitter la chaussée, on avance tant bien que mal au ralentit, ce qui explique qu'il nous faudra au total 13 heures pour parcourir moins de 600 km.

L'arrivée à Oulan-Bator en début de soirée ne fait pas rêver. La première chose qu'on remarque a l'approche de la capitale, c'est le gros nuage de pollution qui la surplombe (et nous rappelle un peu notre cuvette grenobloise…). Puis, c'est le trafic qui se densifie, les embouteillages et la conduite anarchique généralisée. Aucun doute, nous voilà bel et bien en Asie !

L'emprunte communiste est très présente dans le paysage urbain, ce qui n'est pas pour égayer le décor. Oulan-Bator semble s’être retrouvée projetée dans la mondialisation après l'effondrement du communisme (et la disparition des cédits jusqu'alors alloués par la Russie). Le résultat donne un mélange assez spécial, dans lequel cohabitent des immeubles de béton crasseux et des tours de verre où siègent des banques, des vendeurs à la sauvette proposant de tout et de rien et des centres commerciaux donnant accès à des enseignes chics, etc.

Le fossé le plus flagrant est entre les citadins branchés habillés comme dans n’importe quelle capitale européenne et accrochés à leur smartphone, et les populations nomades revêtant la tenue traditionnelle mongole.

La capitale n’est donc pas ce qu'il y a de plus sympathique ni authentique en Mongolie. On y passe trois jours en arrivant, le temps de préparer la suite de notre voyage, déguster nos premières spécialités locales, goûter quelques bières mongoles et se frotter aux pickpockets dans les transports en commun (sans y laisser quoi que ce soit heureusement).

Puis on prend la route vers le lac Khovsgol dans le nord du pays, où on s’apprête à aller travailler une semaine dans une ferme. Du moins c’est ce qu’on pense au moment où on quitte Oulan-Bator, notre contact ayant été plus qu’évasif concernant la mission qui allait nous être confiée une fois arrivés là-bas…

Photo bonus : vous prendrez bien un petit crossaint au beurre ? (boulangerie à Oulan-Bator)