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24 Jun

Sichuan tibétain

Publié par Jeanne & Cola  - Catégories :  #Chine

Ouest du Sichuan (Chine) / Mai-juin 2014

 

Sichuan tibétain

En nous dirigeant vers l’ouest du Sichuan, on quitte la Chine des Han pour la Chine des minorités, parmi lesquelles on trouve essentiellement des Tibétains. « Grandiose » est probablement le meilleur terme pour qualifier les paysages montagneux que l’on a le temps d’admirer au cours de nos longs trajets de bus sur des routes qui sillonnent les contreforts de l’Himalaya entre 2 000 et 4 000 m d’altitude.

Dans l’ensemble, la région est encore préservée du tourisme de masse, même si certaines localités attirent des vacanciers chinois. Quant aux étrangers, on n’en croise qu’une petite poignée en 15 jours.

Sichuan tibétain

Notre première destination est la petite ville de Rilong (3 200 m). La route d’accès depuis Chengdu est encore en reconstruction suite au séisme de 2008, dont les stigmates toujours présents dans le paysage laissent imaginer la violence de la secousse et l’importance des dégâts. Une agréable petite journée de marche dans la vallée de Changping nous fait découvrir nos premiers hauts sommets : les montagnes qui dominent la vallée s’étagent entre 5 000 et plus de 6 000 m.

Sichuan tibétainSichuan tibétainSichuan tibétain
Mont Siguniang (6 250 m)

Mont Siguniang (6 250 m)

Sichuan tibétain

Après une courte étape à Danba (1 900 m), on met le cap au nord-ouest vers la région de Ganzi, Luhuo et Seda. Les habitants n’y ont visiblement pas l’habitude de croiser des Occidentaux et on devient souvent une véritable attraction. Les touts petits nous regardent avec de grands yeux, leurs ainés et parents nous saluent gaiement et les vieillards nous adressent des sourires bienveillants. On est pris en photo un nombre incalculable de fois, et même les moines veulent poser avec nous.

L’endroit le plus incroyable que l’on découvre est la petite ville de Larung Gar, à 20 km de Seda. Nichée à plus de 4 000 m d’altitude, elle accueille plus de 10 000 moines et nonnes résidant dans des petites maisonnettes rouges érigées autour du plus grand monastère bouddhiste tibétain.

Sichuan tibétain
Sichuan tibétainSichuan tibétainSichuan tibétain
Sichuan tibétain

En arrivant dans les hauteurs, la joie de découvrir un si bel endroit laisse place à la déception lorsqu’on apprend que l’unique hôtel et les chambres du monastère affichent complet en raison de la tenue d’un évènement particulier ces jours-ci (on ne saura d’ailleurs jamais de quoi il retourne réellement). Devant notre insistance et après avoir expliqué au gérant de l’hôtel que les conditions de confort ne nous effraient pas, il finit par accepter qu’on se joigne à un groupe organisé qui a dressé un campement… dans le hall de l’hôtel. La scène est assez surréaliste ! Finalement, une fois couchés, une jeune pèlerine qui refuse de nous laisser dormir dans ces conditions vient nous « sortir du lit » pour nous conduire dans des chambres où il reste des lits libres. On a donc la chance de passer une nuit douillette avant de partir le lendemain matin à l’assaut des crêtes qui surplombent la ville.

Sichuan tibétain

Arrivés en haut, on fait la rencontre de Thomé et Sampé, deux moines sympathiques et souriants. On passe un petit moment en leur compagnie, puis ils nous proposent de nous joindre à eux pour le déjeuner et de les accompagner ensuite à une cérémonie mortuaire à laquelle ils se rendent dans l’après-midi, au cours de laquelle le corps du défunt est découpé et donné aux vautours qui se nourrissent de la chair. L’expérience est assez particulière, mais on est content la vivre en compagnie de ces deux moines à la bonne humeur communicative en toute circonstance.

Sichuan tibétainSichuan tibétainSichuan tibétain

En fin d’après-midi, un chauffeur de bus qui rentre au dépôt nous prend en stop et nous dépose à Seda, où on atterrit dans un hôtel dont les douches sont ce jour-là mises à la disposition de tous les militaires des casernes alentours. Pendant que les soldats se succèdent au pas de course à la salle de bain commune, les officiers assistent avec intérêt à notre partie de rami qui se déroule finalement sous leurs encouragements. Chacun y va de son petit conseil, même si on n’a que plus ou moins réussi à leur expliquer les règles. Décidément, la journée aura été riche en situations et rencontres inattendues !

 

Le départ de Seda est plus compliqué, puisqu’on ne trouvera jamais le bus qu’on était sensé prendre… Mais on finit tant bien que mal et avec un jour de retard par arriver à Ganzi.

Sichuan tibétainSichuan tibétain
Sichuan tibétainSichuan tibétain

L’étape suivante jusqu’à Litang est particulièrement éprouvante bien que, d’une manière générale, les déplacements ne sont jamais de tout repos : les routes sont en piteux état, les bus et minibus sont assez inconfortables, les conducteurs ont le klaxon facile… Il faut dire qu’un coup de klaxon peut signifier « Bonjour !», « Merci ! », « Ca va ? », « Tu la bouges ta caisse ?! », « Hey, je suis en train de te doubler ! », « En voiture Simone !», « Attention j’arrive ! », et d’autres choses encore dont le sens nous échappe. Le fait de signaler sa présence prend tout son sens sur ces routes de montagne quand on sait que les véhicules ont tendance à rouler au milieu de la route, voire carrément à gauche, y compris à l’approche d’un virage.

Sichuan tibétain

En quittant Litang pour Daocheng, on rencontre Florian, un Münichois qui vient de passer cinq mois en stage à Shanghaï. Il se joint à nous le lendemain pour aller passer trois jours dans la réserve naturelle de Yading.

Arrivés au village de Yading (3 900 m), on se trouve une chambre à un prix défiant toute concurrence chez un vieillard souriant et édenté. La rapide inspection des lieux nous avait parue concluante mais, en dépliant les couvertures au moment de se mettre au lit, on se rend compte qu’elles sont infestées de tiques, et qu’un asticot se dandine au milieu du drap… On se décide à plier bagage et, équipés de nos frontales, on sort dans la nuit calme à la recherche d’un autre endroit où crécher. Cet épisode aura le mérite de nous rendre plus pointilleux en matière d’inspection des chambres à petit prix !

Après une bonne nuit de sommeil dans des draps propres, on se met en route le lendemain matin pour une bonne journée de marche au cours de laquelle on atteint les 4 700 m d’altitude.

A gauche : vallée en amont de Longtongba / A droite : Mont Xiannairi – Chenresig en tibétain – (6 032 m) vu du Lac Zhuomala (4 100 m)A gauche : vallée en amont de Longtongba / A droite : Mont Xiannairi – Chenresig en tibétain – (6 032 m) vu du Lac Zhuomala (4 100 m)

A gauche : vallée en amont de Longtongba / A droite : Mont Xiannairi – Chenresig en tibétain – (6 032 m) vu du Lac Zhuomala (4 100 m)

A gauche : lac Niunai (4 600 m) / A droite : lac Wuse (4 700 m)A gauche : lac Niunai (4 600 m) / A droite : lac Wuse (4 700 m)

A gauche : lac Niunai (4 600 m) / A droite : lac Wuse (4 700 m)

Mt Xiannaduoji – Chanadorje en tibétain – (5 958 m) et Mt Xiannairi – Chenresig en tibétain – (6 032 m)

Mt Xiannaduoji – Chanadorje en tibétain – (5 958 m) et Mt Xiannairi – Chenresig en tibétain – (6 032 m)

A gauche : apéro-rami-deutsche Wurst dans le grenier à foin / A droite : notre cantine au village de YadingA gauche : apéro-rami-deutsche Wurst dans le grenier à foin / A droite : notre cantine au village de Yading

A gauche : apéro-rami-deutsche Wurst dans le grenier à foin / A droite : notre cantine au village de Yading

De retour à Daocheng, on passe une dernière soirée avec Florian avant que nos chemins ne se séparent. Le lendemain à la première heure, on quitte le Sichuan avec regret, mais bien forcés d’aller faire rapidement renouveler nos visas qui arrivent à expiration…

Notre parcours au Sichuan

Photo bonus : Lai Qiu Han et ses pattes de poulet sous vide (« It’s very delicious ! »)

Photo bonus : Lai Qiu Han et ses pattes de poulet sous vide (« It’s very delicious ! »)

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A
vous me faites réver les copains. et me manquer beaucoup. Manu est rentré du Pérou, Nous avons donc la chance, il nous fait aussi grandemnt voyager. Je vous embrasse très fort.
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P
merci beaucoup à vous pour votre talent à partager votre voyage et pour vos photos. bonne continuation. bisous christine et yann
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A
cool ! super photos !! super texte ! ça donne envie...
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J
Merci pour vos compliments et encouragements qui nous font bien plaisir !<br /> Si c'est comme ça... on continue !<br /> Bises à tous
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T
...oui continuez ! on vous lit avec plaisir ...et quelles belles photos ! je répète ce que tout le monde dit déjà mais que dire de plus à part bon voyage !!! allez je rattrape mon retard et je continue la lecture :) bisouuuuuuus !!
P
Ton père nous a fait passer l'adresse de ton blog. Je ne suis pas du tout fan de blog mais là, c'est super. Bien écrit, avec ce qu'il faut d'anecdotes, de journalisme. c'est tip top. Continue ton reportage et fais toi plaisir dans de nouvelles aventures. bises
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