Iles Togian
On nous avait prévenus : les îles Togian, ça se mérite ! Depuis Bornéo, il nous faut quatre jours pour y arriver : une journée d’avion, deux de minibus et une dernière de bateau.
Les trajets de minibus sont assez fatigants car les chauffeurs ont une fâcheuse tendance à écouter à un volume sonore qui devrait être interdit ce que l’on appelle communément de la « musique de merde » (désolés pour l’expression – mais on n’a pas trouvé mieux – et le manque d’objectivité – mais on assume), à savoir des remix mi-dance mi-techno des morceaux les plus nases de l’histoire de la création musicale. Parfois, des caissons de basses dans le coffre viennent ajouter quelques vibrations et achever de nous coller un bon mal de crâne, pour le cas où la musique à elle-seule n’aurait pas suffi.
Notre patience est récompensée par la beauté des lieux et l’ambiance sereine et bien sympathique qui règne à l’hôtel lorsqu’on débarque sur l’île de Malenge. Quelques petits bungalows sans chihi entourent le jardin qui borde une petite plage s’étirant le long d’une mer turquoise.
En face, un village habité par des Bajau – ethnie de pêcheurs autrefois nomades – occupe un îlot : des maisons sur pilotis et une toute petite mosquée se dressent tout autour. Une passerelle de bois mise en place il y a quelques années pour permettre aux habitants de rejoindre Malenge à pieds a été détruite par les caprices de la mer. En attendant sa reconstruction, les enfants se rendent à l’école en bateau.
Les journées passent à une vitesse folle, entre snorkeling, balade sur l’île, lecture et sieste dans les hamacs, et moments agréables passés à table où les bons repas se prolongent souvent en
discussions avec les autres vacanciers…Rencontres de grotte et de bord de mer. En bas : drôle de créature qui semble tout droit sortie d’un film de science-fiction, lézardant au soleil sur les rochers entre lesquels elle se déplace par petits bonds à la surface de l’eau.
On apprécie vraiment Malenge et il est difficile d’en partir, mais on finit par y s’y résoudre et embarquer un matin en direction de Bolilanga.
Cette minuscule île située en face de Katupat (île Togian) n’a de place que pour accueillir une quinzaine de bungalows, le long d’une petite plage de sable blanc.
On n’est pas vraiment emballés par l’hôtel et son atmosphère moins chaleureux qu’à Malenge, mais cet aspect est vite oublié dès qu’on met la tête sous l’eau...
Ici la visibilité est excellente, les coraux sont magnifiques et la faune très riche. A quelques mètres de notre bungalow se trouve un véritable aquarium naturel où l’on a toujours droit à un spectacle haut en couleurs : en plus de tous les poissons habituels (poissons clowns, poissons perroquets, poissons papillons, balistes…), on croise ici des rascasses, des grosses étoiles de mer, des petits hippocampes, des serpents de mer, des poissons-crocodile, une murène bicolore et une seiche qui change de couleur en fonction du fonds au-dessus duquel elle évolue. Le récif qui borde l’île plus à l’est est fréquenté par des poissons de plus gros calibre, et Jeanne manque d’avaler son tuba en tombant sans s’y attendre sur trois Napoléon massifs d’un mètre de hauteur !
Ca grouille de vie partout où l’on regarde et on ne se lasse pas d’observer ce spectacle. En deux jours, on ne trouve pas le temps d’aller plus loin qu’aux abords immédiats de la plage où il y a déjà tant à voir.
Localisation de l'archipel des îles Togian