Bali
A Bali, on s’offre en quelques sortes des vacances dans nos vacances : fatigués par nos trois mois de vadrouille, on remet à plus tard les randos au profit de balades en scooter et de farniente sur de jolies plages.
Ce n’est pas vraiment dans nos habitudes, mais on en a besoin, et l’endroit s’y prête bien.
Hébergés à notre arrivée par Benjamin et Marie qui habitent Sanur, on s’accorde pour commencer trois jours de repos salvateur. Après avoir fait le plein de confort (on est quand même mieux dans une vraie maison qu’à courir les guesthouses bon marché) et de bons petits plats comme à la maison (parce qu’au bout d’un moment ça finit par manquer), on loue un scooter et partons pour une semaine de balade.
On se fait bien vite à la conduite locale, qui repose sur trois grands principes :
- on roule à gauche (quoique, parfois, si ça t’arranges de rouler à droite, tu peux aussi),
- la priorité revient au premier qui s’engage,
- pour tout le reste (dépassements compris) : tant que ça passe, tu peux y aller.
Première destination : Ubud. Le centre-ville, très touristique, regroupe essentiellement des boutiques et restaurants destinés aux Occidentaux. Mais on prend plaisir à quitter les rues commerçantes pour aller se perdre dans les ruelles plus authentiques à l’ambiance décontractée, le long desquelles s’alignent les jolies maisons balinaises et où on s’arrête volontiers manger un morceau dans un petit warung.
Le temps n’étant malheureusement pas de la partie, on ne s’attarde pas dans le coin. Prenant la direction du nord, on atterrit à Candikuning, un petit bled où il est visiblement rare que des touristes s’arrêtent pour la nuit, et on comprendra vite pourquoi…
Le brouillard à couper au couteau nous empêche de distinguer quoi que ce soit dans le paysage environnant (constitué de volcans et de lacs, d’après la carte), et les effets combinés de l’humidité et de l’altitude font qu’on se gèle littéralement. Après un repas infect, on passe la nuit dans l’endroit le plus glauque qu’il nous ait été donné de fréquenter depuis le début du voyage. Notre grande chambre aux murs décrépis est meublée en tout et pour tout de lits jumeaux dont les draps n’ont visiblement pas été changés depuis un moment, et d’un petit bureau de guingois. Le moindre bruit résonne et les aboiements des chiens qui nous parviennent de l’extérieur durent une bonne partie de la nuit.
Au réveil, le temps est plus clément et on en profite pour aller se balader avant de reprendre la route pour rejoindre la côte Nord de Bali par la petite route de Munduk. Les paysages valent le détour : aux rizières d’un vert éclatant succède le littoral où le sable noir, issu de la roche volcanique, se perd dans des eaux d’un bleu intense.
On passe la nuit à Anturan, petit village de pêcheurs où se sont installées quelques guesthouses, mais où on est presque les seuls touristes.
Cap ensuite sur Amed, à l’est de l’île, où on découvre une côte magnifique. La route offre de superbes vues sur les criques qui jalonnent le littoral. Les jukung, petits bateaux utilisés pour la pêche, s’alignent sur les plages dans l’attente du prochain départ en mer. Là encore, il n’y a que peu de touristes. Conquis par le calme et la beauté des lieux (sur terre et sous l’eau), on passe deux journées agréables à bouquiner et faire la sieste entre deux baignades avec masques et tubas.
En redescendant vers Sanur, on profite d’une nuit à Padangbai pour s’offrir un bain de mer au coucher du soleil, et un autre au petit matin. Seuls sur la plage alors que le soleil commence tout doucement à chauffer, de l’eau jusqu’aux chevilles, on s’apprête à y entrer entièrement quand une raie frôle le pied de Jeanne… qui détale alors en battant ses records de vitesse au sprint !
Après avoir rendu notre fidèle destrier à son loueur, on embarque pour la petite île de Nusa Penida. Encore un endroit magnifique, qui plus est encore préservé du tourisme. Après avoir loué un scooter à un habitant, on part se balader dans les terres. La population – petits et grands confondus – est souriante, nous salue jovialement et nous aide dans chaque village à trouver notre chemin.
Arrivés de l’autre côté de l’île, on rentre par la côte au moment où le jour commence à décliner. L’imposante silhouette du Gunung Agung, plus haut volcan de Bali, apparaît au loin, derrière les cultivateurs d’algue qui s’affairent sur le littoral.
On s’offre une dernière journée de sieste et snorkeling à la plage de Crystal Bay où on est quasiment tout seul, avant de rejoindre Bali puis prendre la direction de Java.
On aura été agréablement surpris : on se figurait Bali comme un endroit complètement dénaturé par l’industrie touristique et où on ne devait faire que passer avant de rejoindre une autre île indonésienne, mais on y a finalement passé deux semaines agréables, loin des hordes de touristes qui semblent finalement se concerner sur des portions restreintes du territoire.
Les étapes de notre petit tour à Bali
Un grand merci à Benj et Marie pour leur accueil sympathique, les bons repas, leurs précieuses informations et les bouquins qu'ils nous ont donnés, nous assurant de la lecture de qualité et en Français pour un petit moment !