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20 Aug

Java

Publié par Jeanne & Cola  - Catégories :  #Indonésie

Java (Indonésie) / Juillet 2014
Java

Le jour où l’on quitte Bali, on fait preuve après une belle panne de réveil d’un certain manque d’efficacité, qui nous valent d’attraper un bus en direction de Java à une heure déjà avancée. Le décalage horaire joue en notre faveur (il est 1 heure de moins à Java) mais il fait tout de même nuit noire quand le bus nous dépose au bord de la route aux abords du Parc national de Baluran.

Un habitant propose de nous louer une chambre : difficile de refuser à cette heure-ci, d’autant qu’il n’y a pas l’air d’avoir grand-chose d’autre dans le village. La chambre en question est en fait la sienne, ou celle d’un des fils, allez savoir… Il y a pas mal de monde dans cette maison, mais on sombre dans un profond sommeil avant d’avoir le temps de faire connaissance.

Java

Le lendemain, première mauvaise surprise en arrivant à l’entrée du Parc national : les prix viennent d’être multipliés par… dix ! (pour les étrangers, cela va sans dire). Déjà agacés par cette nouvelle, notre humeur ne s’arrange pas en découvrant que les seules « balades » possibles consistent à marcher sur la route goudronnée sans point de vue ou sur le chemin aménagé dans la mangrove que nous mettons environ 4 minutes à parcourir dans son intégralité (pauses photo comprises), et qu’il est impossible de se tenir plus de 3 minutes sur la petite plage – qui ne donne aucune envie de se baigner – sans être emmerdé par les macaques agressifs qui viennent piquer les sacs à la recherche d’un petit goûter. Mauvais choix donc, cette virée à Baluran, mais petite consolation en fin d’après-midi où l'on a droit à un joli coucher de soleil sur le paysage de savane.

Savane autour du volcan BaluranSavane autour du volcan Baluran

Savane autour du volcan Baluran

Java

La destination suivante – le volcan Ijen et ses environs – nous remonte le moral. Le joli village de Sempol, où l’on passe la nuit, est perdu au milieu des plantations de caféier. Le réveil nous tire de notre sommeil en pleine nuit, et on se met en route à 4h du matin, les yeux encore à moitié clos. Mais les 45 minutes de moto dans le froid du petit matin nous remettent rapidement les idées en place et on arrive frais comme des gardons au pied du volcan. La montée est rapide et on passe un long moment au sommet à admirer la vue sur le cratère dont les parois jaunies par le souffre laissent échapper d’épaisses fumerolles, et au fond duquel repose un lac aux eaux turquoises.

Séchage des grains de café au soleil. On distingue au loin les fumerolles du Kawah Ijen.Séchage des grains de café au soleil. On distingue au loin les fumerolles du Kawah Ijen.

Séchage des grains de café au soleil. On distingue au loin les fumerolles du Kawah Ijen.

Kawah Ijen

Kawah Ijen

Vue depuis la montée au Kawah Ijen / Lac acide en fond de cratère / Emanations de souffreVue depuis la montée au Kawah Ijen / Lac acide en fond de cratère / Emanations de souffreVue depuis la montée au Kawah Ijen / Lac acide en fond de cratère / Emanations de souffre

Vue depuis la montée au Kawah Ijen / Lac acide en fond de cratère / Emanations de souffre

Java

On quitte notre hôtel en début d’après-midi pour partir à la recherche d’un véhicule qui nous conduira à Bondowoso. Un camion-benne s’arrête à notre hauteur et son passager nous fait signe de sauter à l’arrière histoire de s’économiser quelques minutes de marche. Quand on en descendant en arrivant au village, on se rend compte que notre chauffeur était un gamin, d’une dizaine d’années à tout casser !

Reste ensuite à attendre le minibus qui trimballe passagers et marchandises jusqu’à la ville, et qui part « entre 14h et 17h ». On patiente tranquillement en buvant un bon café et en vaquant à nos occupations : lecture pour Cola, couture/racommodage pour Jeanne.

 

C’est le ramadan et on arrive à Bondowoso au moment de la rupture du jeûne : ambiance décontractée et enjouée dans les rues le long desquelles s’alignent les vendeurs de fruits, saté (brochettes) et nasi goreng (riz frit). Dans le parc municipal, les familles pique-niquent et les enfants jouent en riant.

A gauche et au centre : ville de Bondowoso / A droite : marché aux oiseaux de MalangA gauche et au centre : ville de Bondowoso / A droite : marché aux oiseaux de MalangA gauche et au centre : ville de Bondowoso / A droite : marché aux oiseaux de Malang

A gauche et au centre : ville de Bondowoso / A droite : marché aux oiseaux de Malang

La journée de transports pour relier Bondowoso à Malang est longue mais animée. On fait notamment la connaissance d’Arif, un Javanais pure souche, directeur de planning familial de profession et passionné par la langue française qu’il maîtrise plutôt bien grâce aux cours de madame Jeanne (sans blague, c’est le nom de son professeur !).

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Direction ensuite Ranu Pani (2 100 m), point de départ de la randonnée menant au Gunung Semeru, un volcan actif de type explosif (point culminant de Java). On passe la nuit dans une pension à la sympathique ambiance de refuge où on rencontre Max et Max (l’un allemand, l’autre néerlandais) ainsi que « les Basques » (un couple de Basques espagnols), qui partent également pour l’ascension le lendemain.

La première journée est tranquille : 17 km en pente douce qui sont vite avalés. On installe notre tente à Kalimati (2 700 m) où on passe une courte nuit, puisqu’on se remet en route à 2h du matin pour une journée de marche autrement plus ardue.

Ranu Kumbolo (2 400 m) / Gunung Semeru vu depuis Kalimati (2 700 m)Ranu Kumbolo (2 400 m) / Gunung Semeru vu depuis Kalimati (2 700 m)

Ranu Kumbolo (2 400 m) / Gunung Semeru vu depuis Kalimati (2 700 m)

Java

On n’est qu’à 3 km du sommet, mais il nous faut pour l’atteindre grimper 1 000 m de dénivelés, dont 700 m dans une pente à 45° dans la cendre volcanique et les petits éboulis. La lumière de nos frontales balaye le sol à la recherche d’affleurements de roche à peu près cohérente, mais ils sont rares. Chaque fois qu’on parvient à aligner trois pas sans repartir en arrière est une petite (mais savoureuse) victoire !

Java

On atteint le sommet (3 676 m) à 4h50. La silhouette de volcans lointains commence à se découper dans les premières lueurs de l’aube. Mais le plus impressionnant n’est pas la vue : le volcan émet un boucan incroyable, un grondement puissant et irrégulier que l’on sent venir des entrailles de la Terre. Tout le monde reste coi devant le spectacle, et chacun se demande ce qu’il peut bien se passer à l’intérieur, car le cratère n’est pas visible du sommet : on ne distingue que les panaches de fumée qui s’en échappent.

Lever du jour au sommet du Semeru

Lever du jour au sommet du Semeru

Arrivés au sommet, fatigués mais heureux !Arrivés au sommet, fatigués mais heureux !

Arrivés au sommet, fatigués mais heureux !

Java

Au bout d’un moment, poussés par la curiosité, on se dirige timidement vers le cratère. C’est alors que le Semeru entre en éruption : une détonation d’une intensité inimaginable retentit et des blocs sont projetés à plusieurs dizaines de mètres de hauteur. Ca ne dure qu’un bref instant, au cours duquel on connaît une des plus belles frayeurs de notre vie… mais aussi une expérience des plus fascinantes !

La descente du cône est plus agréable que la montée, mais le retour jusqu’à Ranu Pani est long et pénible, en raison du manque de sommeil, du poids de nos sacs et de l’eau qui finit par manquer. On décide de rester au village pour la nuit suivante et, fatigués par cette longue journée, on s’effondre de sommeil à 19h et dormons à poings fermés jusqu’à 8h le lendemain.

Java

De retour à Malang, on prend un train pour Yogyakarta. Cette ville est assez touristique et le quartier des guesthouses regorge d’Occidentaux fraîchement débarqués pour les vacances d’été, qui se pavanent à moitié à poil (il faut dire ce qui est) au côté de femmes voilées. Cette vision a quelque chose de dérangeant et on n’est pas mécontents de ne pas s’attarder ici.

Java

Après une petite visite du temple de Borobudur, on prend la direction du village de Selo pour accéder au mythique Merapi, volcan le plus actif d’Indonésie. L’ascension se faisant de nuit, le réveil est difficile (à minuit et demi, pour un départ à 1h) mais la montée est agréable. Le temps est dégagé et les lumières des villes et villages alentours se dessinent dans la nuit noire. A 3h30 s’élèvent comme d’une seule voix les appels des muezzins de toutes les mosquées environnantes : c’est l’heure du repas, en ce dernier jour de ramadan.

Le jour se lève doucement lorsqu’on arrive au sommet, après s’être imposé une longue pause afin de ne pas arriver là-haut trop tôt, car il y fait très froid. Le volcan est silencieux, mais de nombreuses fumerolles s’échappent du cratère à l’aspect chaotique. Cette apparence daterait de l’éruption de 2010, qui a paraît-il provoqué l’effondrement de toute la partie sommitale du dôme.

Vues depuis le sommet du Merapi, à plus de 2 900 mVues depuis le sommet du Merapi, à plus de 2 900 m
Vues depuis le sommet du Merapi, à plus de 2 900 mVues depuis le sommet du Merapi, à plus de 2 900 mVues depuis le sommet du Merapi, à plus de 2 900 m

Vues depuis le sommet du Merapi, à plus de 2 900 m

Il nous faut maintenant sortir du pays pour des questions de visa. Mais c’est pour mieux revenir avec, cette fois-ci, un visa 60 jours en poche ! On quitte malgré tout Java le cœur lourd le jour de l’ldul Fitri (grande fête suivant la fin du ramadan). Il règne un calme inhabituel lorsqu’on se dirige vers l’aéroport : pas de circulation, magasins fermés… Et tout le monde est sur son 31 pour l’occasion. Selamat Idul Fitri à tous !

 

De notre côté, notre avion s'envole vers la Malaisie…

Nos étapes depuis l'est vers le centre de Java

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S
Génial et très dépaysant à lire depuis Cabourg :-). On vous embrasse
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T
pavutavin c'avest bavo !
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À propos

Une année en Asie...